Christophe Colomb ébloui par ces terres des hautes terrasses s'exclame : "es une maravilla". C'est une merveille, mais les Espagnols sont venus conquérir d'autres trésors que la nature magnifique... Les Arawaks peuplent alors Haïti ou Ayti (la "terre haute et sauvage") et cette date va faire d'eux des indiens puis des fantômes. Sédentaires et pacifiques, ils vivaient du produit de la chasse, de la pêche et de l'agriculture particulièrement développée. La culture du maïs, de la patate douce, la fabrication du pain de cassave leur assuraient une existence sobre.

Les Espagnols séduisent le roi indien, puis rançonnent et pillent les populations. Gagnés par la fièvre de l'or, la conquête se poursuit, les amériediens seront anéantis. L'organisation de la colonie réclame des bras et le Père Bartholomée de Las Cases préconise "l'importation massive et la traite des noirs en Haïti pour soulager les indiens menacés d'extinction...".
Suivent trois siècles de colonisation, puis l'appel de Makendal, nègre marron arraché de Guinée, intelligent et brave, puis trente ans plus tard répondront de l'autre côté des mers l'écho du gigantesque embrasement de la Révolution française.

Une ère nouvelle commence, et après l'aventure de quelques-uns, c'est l'épopée d'un peuple. Les grandes gestations révolutionnaires de la france donneront naissance à une nation lointaine, bientôt dressée contre ses oppresseurs. Haïti deviendra la première république noire du monde en 1804.

Une longue succession de coups d'état, un pouvoir sans cesse contesté, le pays s'appauvrit et depuis le début du 20ème siècle est en état d'insurrection quasi-permanente.

Depuis février 2006, suite à des élections marquées d'incertitude sur le décompte des bulletins de vote et grâce à l'appui de manifestations du peuple, René Préval, proche d'Aristide, et ancien Président de la République entre 1995 et 2000, a été élu.